La Plateforme « 50 millions de femmes ont la parole » sera, dans un bref délai, opérationnelle au Mali. Le lancement de sa mise en œuvre effective a eu lieu, hier lundi, par Dr DIAKITE Aïssata Kassa TRAORE, ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille. C’était à l’hôtel Salam de Bamako, en présence du représentant spécial du président de la Commission de la CEDEAO, le Pr Habib BOLLY et Mme KANTE Fatoumata DIOMBANA, Directrice du Fonds d’autonomisation des femmes et d’épanouissement de l’enfant (FAFE), coordinatrice pays du projet.
Le projet ‘’50 Millions de Femmes ont la Parole”, faut-il noter, est une plateforme virtuelle pour la mise en réseautage des femmes africaines en particulier. Il est financé par la BAD (Banque africaine de Développement) et mis en œuvre par la CEDEAO.
Ladite plateforme permet aussi d’avoir des statistiques fiables sur le nombre de femmes actives et son domaine d’excellence dans chaque pays.
Mme Touré Haby SY, une femme entrepreneuse, a salué l’initiative de cette plateforme qui, selon elle, va mettre les talents des femmes du Mali sur la toile mondiale.
« Je suis sûre que les initiateurs et les plus hautes autorités du Mali seront fiers de la participation des Maliennes dans cette plateforme, car les femmes du Mali disposent d’énormes potentialités et de créativité qui peuvent servir à nos sœurs de la sous-région », a-t-elle dit.
Le représentant spécial du président de la Commission de la CEDEAO a ; quant à elle, indiqué, dans son allocution, que cette initiative vient couronner tous les efforts entrepris en faveur de l’autonomisation de la femme en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi, poursuit-il, dans la conception du projet, trois missions essentielles sont assignées à l’équipe de coordination.
« Il s’agit de coordonner la collecte et la transmission sur cette plateforme de toutes les informations pouvant aider et encourager les femmes et les jeunes filles à entreprendre au Mali ; partager, à travers cette plateforme, toutes les réalisations du projet, à savoir des réussites et bonnes pratiques pouvant encourager les femmes et jeunes filles et encourager celles du Mali à visiter et faire de cette plateforme, leur principal outil de réseautage et de formation à distance », a-t-il précisé, avant d’encourager les Maliennes à animer cette plateforme pour bénéficier de cet échange de donner et de recevoir entre les femmes du monde entier.
Selon lui, au regard de ces trois missions citées, l’équipe coordinatrice du Mali saura relever les défis, parce qu’elle mesure désormais l’importance et l’envergure du présent projet, bien que les défis à relever soient énormes. Il a, à cet effet, fait savoir que le projet sera piloté sous la houlette du ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.
Un honneur, qui a été bien accueilli par Mme la ministre, qui a indiqué qu’en Afrique, le constat est que les femmes jouent un rôle crucial, dans le développement économique de nos pays. Toutefois, poursuit-elle, les femmes entrepreneures continuent de se heurter, à des obstacles spécifiques au genre, tels que l’accès limité à l’information et aux opportunités de réseautage, le faible niveau d’éducation et de formation entrepreneuriale, la faiblesse des droits de propriété, qui les privent d’actifs physiques et d’actifs offerts en garantie ; les obstacles juridiques qui entravent leurs activités économiques, et les barrières culturelles qui les découragent et empêchent leur succès. Par conséquent, les femmes ont toutes les difficultés à accéder à des services financiers et non financiers, ce qui porte atteinte à la taille et au développement de leurs entreprises, a-t-elle déploré.
Elle a ainsi rassuré qu’en utilisant les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), certaines de ces difficultés peuvent être atténuées, d’où la mise en place de cette plateforme, numérique.
« C’est le lieu pour moi, d’inviter les femmes entrepreneures ici présentes, à une utilisation optimale de la plateforme, pour l’atteinte des objectifs de promotion et d’autonomisation de la femme Malienne, inscrits dans le projet de société du gouvernement et déclinés dans le Programme d’Action Gouvernemental », a-t-elle dit.
Elle a ainsi rassuré que son département reste mobilisé pour l’accompagnement de ce programme, à travers la Cellule technique FAFE, qui est le Point focal national du projet.
PAR CHRISTELLE KONE
INFO-MATIN